Témoignage de séjour en Ashram
Claire – 8 ou 9 ans de pratique, stage à l’ashram de Neuville-aux-Bois en 2019.
J’ai été amenée à suivre un petit stage en ashram pour clore ma formation de yoga avec Ingrid.
Mon premier contact avec l’ashram Sivananda de Neuville-aux-Bois n’a pas été positif.
Je venais d’arriver à l’ashram, seule et heureuse de ce temps pour moi, le 4 mai 2018.
En sortant de la dernière méditation de la journée, vers 22h, j’ai vu que ma maman m’avait appelée, ma sœur aussi, à plusieurs reprises. C’était pour m’annoncer que mon père venait d’être hospitalisé en urgence en chambre stérile suite à la découverte fortuite d’une leucémie aiguë. Cette nouvelle soudaine m’a littéralement assommée. Je ne pouvais pas rester à l’ashram, ma place était aux côtés de mes parents. L’ashram a rouvert ses portes, j’ai repris ma voiture et roulé pendant 5 heures. Je ne me souviens même plus d’être passée par le périph’ parisien.
Un an plus tard, j’ai de nouveau foulé le sol de l’ashram, cette fois en compagnie de trois acolytes : Elo, Corinne et Christine. Nous avions déjà bien rigolé sur la route et cette bonne humeur a tout de suite effacé les traces de ma précédente expérience. Je partageais ma chambre avec Elo, ma binôme de formation. C’est l’un des intérêts de l’ashram : on vit ensemble, on partage les chambres et les repas, ce qui nous pousse à sortir de notre petit confort auquel on s’accroche volontiers.
Quand nous avons découvert le programme, le long programme de la journée, nous nous sommes dit : « Nous n’allons pas tout faire, après tout, nous sommes libres de choisir. » Mais finalement, nous avons naturellement pris le rythme : la petite cloche sonnant dans les couloirs à 5h30 pour nous appeler à la méditation, puis le cours avant le premier repas de la journée et ainsi de suite jusqu’à 22h.
Spontanément, nous avons participé au karma yoga, le service désintéressé : ménage, préparation des repas ou vaisselle. Nous avons aussi commencé à chanter lors des satsangs et à ressentir les bienfaits de ces journées très encadrées permettant au mental de se poser, de ne rien avoir à organiser. Nous nous sommes laissé porter, n’est-ce pas un vrai luxe aujourd’hui ?
J’ai un très bon souvenir de ce séjour joyeux. Je me souviens d’avoir beaucoup ri.
La répétition des asanas, typique des cours Sivananda, a permis au corps de s’assouplir, de se tonifier, de se nettoyer. Les pranayamas ont équilibré les nadis et apporté une belle énergie.
J’ai particulièrement aimé la balade méditative nocturne dans la campagne entourant l’ashram. En anecdote, un chevreuil était pris au piège dans des barbelés et nous l’avons libéré.
C’est une expérience à vivre : elle nous montre la voie du détachement matériel, l’esprit de groupe, la simplicité, le partage.